Par Sylvie Rousseau ND.A.
La tristesse, le sentiment d’inutilité, la fatigue, la perte du goût de vivre, les idées suicidaires sont quelques uns des nombreux symptômes d’un état dépressif. La dépression serait un problème majeur en Amérique du Nord. On dénombre environ 28 millions d’individus prenant des antidépresseurs aujourd’hui en Amérique du Nord. La question ici est de se demander comment se fait-il qu’autant de gens souffrent de la dépression. Est-ce que la vie serait rendue à ce point invivable dans notre monde moderne ? Ou est-ce que le problème est ailleurs ?
En psychologie, on a développé plusieurs théories pour expliquer la dépression. Par exemple, certaines font référence aux troubles de la personnalité impliquant une agressivité retournée contre l’individu lui-même ou encore en rapport avec une estime personnelle basse. Du coté de la biochimie, on comprend qu’il y a un déséquilibre affectant les hormones du cerveau dont la sérotonine, l’adrénaline et la noradrénaline. Particulièrement, le niveau bas de sérotonine dans le cerveau aurait des conséquences désastreuses chez les gens affectant leur humeur de façon importante.
La psychiatrie moderne tente de manipuler le niveau des neurotransmetteurs dans le cerveau plutôt que d’identifier les causes nutritionnelles qui peuvent être responsables des déséquilibres de ces neurotransmetteurs. Les médicaments comme le prozac, le zoloft et le paxil agissent en augmentant le niveau de sérotonine dans le cerveau. Or, plusieurs facteurs sont mis en cause dans la dépression comme certaines déficiences nutritionnelles ou médicaments, la consommation importante d’alcool ou de caféine, la cigarette, la consommation élevée de sucre ou de protéines. Ces facteurs ont tous en commun la capacité de baisser la conversion du tryptophane, un acide aminé important, en sérotonine au niveau du cerveau. Les problèmes d’hypoglycémie, les déséquilibres hormonaux et les allergies pourraient aussi être liés à ce problème.
Les déséquilibres hormonaux
Plus spécifiquement, les déséquilibres hormonaux sont beaucoup plus importants que l’on peut penser à première vue et il serait intéressant de regarder ce qui se passe de ce coté pour mieux comprendre ce phénomène. On sait que plusieurs hormones ont une influence importante sur l’humeur. Entre autre, on retrouverait dans le sang des déprimés un taux anormalement élevé de cortisol, une hormone sécrétée par les surrénales, ces glandes responsables de la gestion du stress. Ce phénomène serait relié au dysfonctionnement des glandes surrénales, une conséquence de l’accumulation des stress de la vie.
Dans nos sociétés occidentales industrialisées, on aime beaucoup vivre en pleine forme, affairés et efficaces. C’est donc dire que nous sollicitons continuellement nos surrénales pour sécréter les hormones nécessaires pour donner le coup de fouet nécessaire à notre organisme pour faire face à la chanson. Nous tendons donc tous à épuiser la fonction surrénalienne. Des recherches récentes ont démontré que les personnes ayant un taux élevé de cortisol pendant des années vieillissent plus rapidement que les autres.
La dépression est un problème de plus en plus courant, entre autre, chez les femmes de plus de quarante ans, lorsqu’elles arrivent à ce qu’on appelle la préménopause. Le problème est que, lorsqu’elles développent des symptômes de dépression, on ne met pas nécessairement en cause le déséquilibre hormonal à cette période de la vie et elles se font alors prescrire des antidépresseurs. Souvent ceux-ci n’ont pas d’effet sur leur qualité de vie et peuvent induire des effets secondaires importants. D’autre part, cette médication ne corrige pas le problème de fond, soit le déséquilibre hormonal.
La déficience en œstrogènes
Trop souvent, le problème provient du déséquilibre hormonal causé dans la plupart des cas par une déficience en œstrogènes. Ces derniers ont de puissants effets sur le cerveau et l’humeur, la mémoire et la capacité d’apprentissage. Il protège la peau et la poitrine du vieillissement et prévient l’ostéoporose et les maladies cardiovasculaires. Ils sont bénéfiques lorsque leur taux est équilibré, mais dévastateurs lorsqu’en excès ou non contrebalancés par la progestérone. Pour cette raison, on les surnomme Anges de vie et Anges de mort. En effet, un excès comme une déficience peut amener tout un cortège de symptômes tous plus difficiles les uns que les autres à vivre. La déficience en estrogènes, par exemple, change l’action d’à peu près tous les neurotransmetteurs dans le cerveau dont l’adrénaline, la sérotonine, la dopamine et le GABA. C’est alors la dépression !
Lorsque les hormones sont à leur activité maximale dans le corps, soit vers l’âge de vingt ans jusqu’à trente-cinq ans, cela permet à la femme de vivre pleinement sa vie sur le plan de l’énergie et des facultés intellectuelles. Mais entre trente-cinq et quarante-cinq ans, celle-ci passe à travers une période où les facteurs extérieurs et le mode de vie peuvent plus facilement influencer son cycle hormonal, puisqu’il a déjà commencé à subir une baisse plus ou moins importante de production hormonale. Le stress émotionnel influe également. Par exemple, si vous êtes soumis à un stress permanent de quelque nature que ce soit, vos surrénales sécrètent des grandes quantités de cortisol. Pour suffire à la demande, le corps utilise la progestérone pour fabriquer encore plus de cortisol. De plus, cela bloque la production des autres hormones stéroïdiennes, dont les œstrogènes. Ce besoin supplémentaire en cortisol entraîne un surmenage des glandes surrénales à long terme et risque de compromettre le passage de la ménopause. L’exemple qui illustre le plus ces propos est le fait que les femmes ont souvent de la difficulté à équilibrer leur vie de famille et leur vie professionnelle et elles ont tendance à se négliger pendant toutes ces années.
L’insuffisance surrénalienne
Une femme peut souffrir à la fois d’un excès de cortisol lié à un stress chronique et d’un épuisement des surrénales qui sont alors incapables de maintenir la production adéquate des autres hormones surrénaliennes. Après un certain temps, la chute du cortisol est inévitable et cela plonge la femme dans un cercle infernal. Après des années d’efforts pour répondre aux exigences d’un stress chronique, les surrénales sont grandement affectées. Elles augmentent de volume et provoquent un processus inflammatoire qui entraîne la mort des cellules de la glande. Celle-ci a de grandes réserves d’énergie mais les symptômes apparaissent lorsque environ 90% de la masse glandulaire est sclérosée. En médecine, on parle alors d’une insuffisance surrénalienne modérée. Mais en des termes plus simples, on dit que les surrénales sont épuisées. Les symptômes varient de la simple fatigue, à la faiblesse musculaire, l’hypotension, la pigmentation excessive de la peau, les allergies, l’incapacité à faire face au stress, une faible résistance aux maladies et peuvent aller jusqu’à la dépression.
La forme du corps et les œstrogènes
Quand il y a de la dépression, on devrait toujours vérifier s’il y a déficience en œstrogènes, surtout si la femme est grande, mince avec une poitrine menue. En effet, on a démontré qu’il existe un rapport entre la forme du corps de la femme et sa production hormonale. Cette appréciation est donc une bonne façon de vérifier quel est le niveau des œstrogènes dans le corps. Par exemple, une femme petite, voluptueuse et avec une poitrine très développée aura une production importante d’estrogènes. Ce genre de femme est habituée à fonctionner avec un niveau élevé d’œstrogènes et aura besoin d’un support plus important lors de la ménopause.
Une femme grande, mince ayant une petite poitrine fonctionne avec un niveau d’œstrogène plus bas. Elle est plus grande, parce qu’il y a eu moins œstrogènes dans le système pour moduler la calcification du tissus osseux. Ce type de femme est très bien adaptée à un niveau plus bas d’œstrogènes. Elle peut beaucoup mieux supporter la baisse d’œstrogènes à la préménopause. Mais elle pourrait aussi souffrir de troubles subcliniques liés à une déficience œstrogéniques chroniques tels que les états dépressifs.
Quelques pistes de solution
- Le repos est le meilleur remède lors de fatigue des surrénales. Car, s’il n’y a pas de repos, l’insuffisance surrénalienne risque de perdurer malgré tous les efforts mis en place. Il faut donc combiner traitement et repos en même temps pour avoir de vrais résultats. Cela signifie qu’il faut éviter le stress, dormir beaucoup et s’offrir des vrais moments de détente comme le jardinage, la marche ou la méditation.
- Il faut aussi tenter de rétablir le déséquilibre hormonal en intégrant dans l’alimentation ou sous forme de suppléments des phyto-œstrogènes (soya, graines de lin, trèfle rouge…).
- Nourrir les glandes surrénales avec, soit des plantes adaptogènes (rhodiola, schisandra, magnolia, ginseng…) ou certaines vitamines comme la vitamine B5 et B6 ou encore la vitamine C.
- Du coté de l’alimentation, il faut éviter les aliments riches en sucre raffiné, car les sucres stimulent la production d’adrénaline, de cortisol et d’insuline. Rappelons que ces hormones bloquent la sécrétion de la progestérone et des œstrogènes dans le sang.
Les femmes ne pensent pas toujours à bien se nourrir et à épargner leurs surrénales, mais à partir de quarante ans, ce n’est plus possible. Elles doivent être attentives à ce qui les rend malade ou ce qui contribue à leur bien-être. Cette attitude leur permettra de faire des choix qui protégera leur santé tout au long de leur vie.
Voici quelques suppléments susceptibles de vous aider à traverser la ménopause positivement. N’hésitez pas à les commander :
Références :
COLLINS, Joseph N.D., What’s your menopause type ?, Prima publishing.
LEE, John M.D., Tout savoir sur la préménopause, Sully editions.
MURRAY, Michael N.D., Encyclopedia of natural medicine, Prima publishing.
REISS, Uzzi M.D., Natural hormone balance for women, Pocket books.