Le syndrome des ovaires polikystiques : une face cachée de l’hyperinsulinémie

par Sylvie Rousseau ND.A.

Selon les dernières statistiques, environ 10% de la population féminine occidentale serait atteint du syndrome des ovaires polikystiques (SOPK). Il s’agit d’un désordre complexe difficile à traiter et peu compris, où plusieurs facteurs de risque sont en cause dont les facteurs génétique, environnemental, métabolique, émotionnel, diététique et hormonal.

Souvent, les problèmes commencent dès la puberté. Les menstruations sont irrégulières avec des saignements abondants, mais l’aménorrhée (absence de menstruations) peut aussi s’installer. La fertilité de la femme est en péril, puisqu’il n’y a pas d’ovulation possible dans un tel contexte. La femme aura des risques de faire des fausses couches dans les trois premiers mois de la grossesse ainsi que de souffrir de diabète gestationnel, si elle tombe enceinte. Les troubles associés au SOPK sont le diabète, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et peut évoluer en cancer de l’utérus ou des ovaires.

La recherche scientifique a également établi un lien entre les ovaires polikystiques et l’hyperinsulinémie, un trouble de captation des sucres par l’organisme le poussant à produire en quantité importante l’insuline, une hormone qui aide à faire baisser le taux de sucre sanguin.

Les kystes ovariens, la différence

Les kystes ovariens fonctionnels sont habituellement communs et asymptomatiques chez une majorité de femmes. On les dits fonctionnels, lorsqu’ils apparaissent et disparaissent en fonction du cycle menstruel. Chaque mois, plusieurs follicules contenant chacun un ovule se développent à l’intérieur des ovaires. Un pic d’hormones lutéinisantes (LH) et d’hormones folliculostimuline (FSH) contribuent à libérer l’ovule et à produire de la progestérone. Si l’ovule n’est pas fertilisé, le cycle recommence. Mais, si aucun ovule n’est libéré, aucune progestérone n’est secrétée et le taux d’œstrogène sera élevé. Les follicules se transforment alors en poches remplies de liquide ou en kystes qui grossissent. Il y a donc production de kystes, lorsqu’il y a un déséquilibre hormonal, soit une dominance d’œstrogènes par rapport à la progestérone.

Le syndrome des ovaires polikystiques est un peu différent des kystes ovariens fonctionnels. À l’échographie, on notera des ovaires hypertrophiées contenant plusieurs petits kystes. Il s’agit de follicules qui ne se sont pas développés parce qu’il n’y a pas eu d’ovulation. Dans une majorité des cas, cela est dû à un taux d’insuline trop élevée. Aussi, on retrouve un taux élevé de LH qui est responsable d’augmenter la production des hormones androgènes (mâles). Cela peut causer de l’acné, de l’embonpoint et de l’hirsutisme (poils au visage).

Certains tests sanguins peuvent aider à diagnostiquer cette maladie dont le niveau d’insuline, la testostérone, le SHBG, la fonction thyroïdienne, la prolactine, la leptine à jeun et la vitamine D. Le médecin prescrira des contraceptif oraux, des anti androgènes ou des hypoglycémiants qui ont pour objectif de soulager les symptômes.

 

 

 

 

TYPE I SOPK résistant à l’insuline

Les symptômes classiques du SOPK reliés à l’hyperinsulinémie sont la prise de poids, l’anovulation, les cycles irréguliers, l’infertilité, l’hirsutisme, l’acné et une prédisposition au diabète. On verra alors dans les tests sanguins un niveau élevé de testostérone qui est en fait une conséquence et non une cause au problème présent. La vraie cause vient d’une résistance cellulaire à l’insuline. C’est l’insuline qui inhibe l’ovulation et pousse les ovaires à produire de la testostérone. Cela est dû à une diète trop riche en hydrates de carbone, une consommation élevé de gras trans, une exposition aux toxines environnementales de type xenoestrogènes et la pilule contraceptive. Quand le corps développe une résistance à l’insuline, c’est qu’il ne sait plus comment utiliser les hydrates de carbone pour produire son énergie. Il les entrepose systématiquement en gras dans la masse de graisse.  De plus, le corps n’a plus l’habilité de brûler ses gras pour son énergie.

La solution réside dans une restriction drastique des hydrates de carbone venant des féculents (pas plus de 30 à 40 grammes par jour) pour six semaines pour rappeler au corps comment les utiliser tout en mangeant suffisamment de légumes pour aller chercher les fibres et les nutriments de base ainsi que les bons gras. Les protéines doivent également être limitées, car ces dernières créent un stress sur les reins et peuvent se convertir facilement en sucre tandis que les gras de type Omega-3 seront brûlés en énergie.

La pilule contraceptive n’aidera pas à la situation et peut même empirer le problème de résistance à l’insuline. En 2003, le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism a publié cet article « A modern medical quandary : polycystic ovary syndrome, insuline resistance and oral contraceptive pills » qui avance que la pilule, qui a été le traitement standard pour le SOPK, aggraverait le syndrome métabolique et que ce médicament pourrait même être responsable de cette endémie actuelle. À titre d’exemple, on a noté que l’ovulation peut prendre jusqu’à deux ans avant de retrouver son rythme normal après l’arrêt du médicament.

La recherche a également mis en lumière que chez les femmes affectées, il existerait une déficience en D-chiro-inositol, un nutriment qui aide au sucre à entrer dans les cellules et qui améliore la réponse des cellules à l’insuline et en diminue la production. Le sarrasin, la caroube et le mucuna pruriens sont tous riches en ce nutriment.

Parmi les suppléments aidant, nommons le magnésium, le chrome, le gymnema sylvestre, le fenugrec et l’acide alpha-lipoïque qui aideront à améliorer la réponse à l’insuline. L’huile de bourrache, quant à elle, est un anti-inflammatoire qui contrôle les taux de prostaglandines responsables de l’inflammation. L’extrait de thé vert protège de la croissance anormale des cellules et aide à éliminer l’excès d’œstrogènes tandis que l’indo-3-carbinol (venant des crucifères) élimine les œstrogènes cancérigènes.

TYPE II SOPK non-résistant à l’insuline

Les ovaires présenteront plusieurs follicules non développés à l’échographie. La testostérone sera normale ou haute. Si la testostérone est correcte, l’acné et les poils au visage sont plutôt dûs au taux bas d’œstrogènes. Il n’y aura pas nécessairement d’embonpoint. Dans ce cas-ci, ce n’est pas la résistance à l’insuline qui bloque l’ovulation, mais d’autres facteurs dont un historique d’utilisation de la pilule, une déficience en vitamine D, des toxines environnementales comme les xénoestrogènes, les gras trans, un épuisement surrénalien, une thyroïde déficiente, une consommation trop basse en gras, un déséquilibre de la leptine (hormone sécrétée par les cellules graisseuses).

Il sera important de corriger la déficience en vitamine D, d’aider le foie à détoxiquer les œstrogènes, de donner un support aux surrénales et de reconsidérer la nécessité de prendre la pilule. Il faudra limiter la consommation de viande rouge et de produits laitiers concentrés en hormones de croissance qui peuvent augmenter le taux de xénœstrogènes dans le corps. La mélatonine est un supplément à considérer, puisqu’elle aide au fonctionnement de la glande pinéale. Cette hormone joue un rôle dans les rythmes circadiens jour-nuit, mais aussi dans le cycle menstruel de la femme. Elle régularise le fonctionnement de toutes les autres glandes dans le corps. Finalement, la vitamine D est une prohormone qui nourrit la glande pinéale.

N’hésitez pas à commander ces suppléments pour lutter contre le SOPK  :

Si vous êtes au prise avec ce syndrome, consultez sans tarder un naturopathe qui saura vous aider !

Référence :

  1. DHARAM KAUR, Dr Sat ND, The comlete natural medicine guide to women’s health, Robert Rose, Canada, 2005.
  2. THATCHER Samuel M.D., Ph.D., Polycystic ovary syndrome, the hidden epidemic,Perspectives Press Indianapolis, Indiana, 2000.
  3. VANDERHAEGHE, Lorna R., La santé des femmes de A à Z, Health Venture Publications, Canada, 2004.