Par Sylvie Rousseau ND.A.
La longévité a toujours été une des préoccupations de l’humanité. La fameuse fontaine de Jouvence de Ponce DeLéon en est une illustration brillante. La gérontologie qui est la science du vieillissement s’y intéresse de plus en plus considérant qu’une grande proportion de la population, les baby-boomers, ont déjà atteint l’âge de la retraite.
Il y a eu plusieurs percées intéressantes dans ce domaine :
La théorie du vieillissement programmé
Celle-ci avance que la génétique de l’homme est établie par une horloge biologique interne qui détermine à quel moment nous devenons âgés. La plupart des experts s’entendent pour dire qu’il y a une limite d’âge chez l’humain évalué à environ 115 ans. Cette estimation est calculée selon le rapport entre la taille du crâne et le poids total du corps. Il semble que chez les humains, ces deux mesures n’ont pas vraiment changé au cours des 100,000 dernières années.
La théorie du dommage cellulaire
Cette théorie affirme plutôt que le vieillissement est le résultat des préjudices faits à la cellule et au matériel génétique de l’ADN sous l’effet des radicaux libres. Ce sont des molécules hautement réactives de notre métabolisme qui peuvent s’attacher et détruire n’importe quel composé dans notre corps. On peut comparer ce phénomène à celui de la rouille. Entre autre, un mauvais contrôle de l’insuline et du taux de sucre dans le sang a un impact sur le vieillissement accéléré dû à ce phénomène de stress oxydatif.
Il semble que ces deux théories détiennent une partie de la réalité. En fait, le vieillissement est un processus graduel et continue qui affecte tous les organismes vivants. C’est un mécanisme extrêmement sélectif et planifié qui apparaît souvent à plusieurs niveaux et à différents moments de la vie et est lié à des événements évolutifs et de maturation.
L’influence du niveau de l’insuline sur le vieillissement
Un expert reconnu dans le domaine de la nutrition et de la médecine fonctionnelle, Dr Jeffrey S. Bland Ph. D. président de l’Institut pour la médecine fonctionnelle et auteur du livre « Genetic nutritionning »affirme à ce sujet: « Quand le niveau d’insuline dans le sang augmente de façon significative, cela apporte une incidence sur l’expression des gènes, altère le fonctionnement cellulaire et accélère le vieillissement ». Comment est-ce possible ?
Les cellules de notre corps ont besoin de glucose pour bien fonctionner. Mais le sucre ne peut entrer dans les cellules sans l’intermédiaire de l’insuline, une protéine sécrétée par le pancréas. L’hyperinsulinémie est une circulation excessive d’insuline dans le corps due à une trop grande consommation d’hydrates de carbone dans la diète, typiquement causée par une alimentation riche en sucre raffiné. Par le temps qu’une personne est diagnostiquée comme ayant un taux de glucose élevée dans le sang, elle a vécu pendant très longtemps avec ces habitudes de vie qui l’ont précipité dans le processus de vieillissement accéléré. L’hyperinsulinémie est un des plus importants facteurs de risque pour les maladies cardiaques.
Plusieurs années de ce style de vie axé sur la surconsommation des hydrates de carbone concentrés et des repas déséquilibrés, ainsi qu’une sédentarité amène le corps à accumuler le sucre en excès. Les cellules commencent alors tranquillement à se saturer en sucre et ne peuvent encore accepter de molécules de sucre à travers ses membranes. Les cellules se protègent de cette saturation en réduisant le nombre de récepteurs à l’insuline sur les cellules, pour que moins de sucre soit absorbé. C’est ce qu’on appelle la résistance à l’insuline. Dans l’espoir de contrevenir à cette résistance, le pancréas sécrète plus d’insuline amplifiant ainsi la condition d’hyperinsulinémie.
Le rôle de l’insuline dans le corps
Les recherches ont démontré que l’insuline fait beaucoup plus que simplement contrôler le niveau de sucre sanguin. C’est une hormone qui peut indirectement influencer toute une variété d’hormones et de fonctions métaboliques, incluant la façon dont le corps utilise les calories pour l’énergie ou les dépose sous forme de gras. Or, les hormones sont les messagers biochimiques produits par le corps qui commandent à celui-ci de produire et de détruire les cellules. Quand une hormone vient qu’à être déséquilibrée, les autres processus dans le corps peuvent être affectés et conduire à une diminution générale du niveau hormonal. Si le corps détruit plus de cellules qu’il en produit, le résultat se traduit comme étant du vieillissement. Ce processus est connu comme étant de la sarcopénie, c’est à dire un affaiblissement général causé par un changement dans la composition du corps avec une perte de la masse musculaire. Tout ce que la personne porte à sa bouche affecte son niveau d’insuline d’une façon ou d’une autre. Quand le niveau d’insuline est gardé à un niveau trop haut trop longtemps, la personne se retrouve avec des troubles inflammatoires, de l’ostéoarthrite, des anomalies du cholestérol, des maladies du cœur, de l’ostéoporose, de la haute pression, un risque d’infarctus, du diabète de type II et peut dégénérer en maladies chroniques. Cette situation favorise toute une réaction en chaîne qui déséquilibre toutes les autres hormones et réactions biochimiques au niveau cellulaire amenant le vieillissement accéléré. Elle est de plus directement reliée à une perte de masse musculaire et une augmentation de la masse de graisse dans le corps.
La composition corporelle
Le rapport idéal de la masse musculaire sur masse de graisse a été longtemps associé à la longévité et les facteurs de risque réduits pour les maladies de cœur et le cancer. D’une part, le gras du corps est métaboliquement inactif et sert d’entreposage pour l’énergie, tandis que les muscles, les os et les organes vitaux sont les tissus actifs du corps. Ceux qui ont un rapport muscle/gras plus élevé ont un métabolisme plus élevé et brûlent plus de calories. Beaucoup moins de calories sont nécessaires pour maintenir les gras, alors les personnes obèses ont un métabolisme plus bas et il leur est plus difficile de perdre du poids même s’ils mangent très peu.
D’autre part, le muscle est responsable de la vitalité de notre système. C’est pourquoi la masse musculaire et la force sont considérées comme les biomarqueurs les plus importants pour évaluer le vieillissement. Régénérer la masse musculaire est donc synonyme de rajeunissement et change la composition du corps. Le muscle utilise plus d’insuline et cela diminue les chances de développer un diabète. Ces 3 biomarqueurs les plus importants (masse musculaire, masse de graisse, métabolisme de base) sont mesurés en ayant une analyse de la composition du corps par le test de bioimpédence.
L’analyse de bioimpédence
L’analyse de bioimpédence, assuré grâce à un appareil de haute technologie, donne des résultats précis et fiables sur la composition corporelle de la personne. Ce test mesure les changements dans la composition du corps à une étape où on peut intervenir efficacement. C’est une mesure qui nous permet de faire de la prévention plutôt qu’une mesure curative. Les propriétés électriques de l’appareil comme celles du corps permettent d’évaluer la masse de graisse, la masse musculaire, les liquides du corps et l’eau à l’intérieur et à l’extérieur de la cellule. Il y a plusieurs applications intéressantes pour ce genre d’évaluation et il peut être utilisé de façon répétitive pour mesurer les améliorations dans la masse musculaire.
Souvent le problème pour les personnes de plus de 40 ans n’est pas tant le surplus de poids, mais plutôt la quantité excessive de gras en rapport avec le peu de muscles. Il faut donc voir plus loin que la simple notion de la perte de poids.
Est-ce qu’on peut ralentir le vieillissement ?
Sur certains aspects, on ne peut agir contre la programmation des cellules, mais on peut essayer de garder nos cellules le plus jeune possible par plusieurs moyens.
Quelques pistes de solutions : 1. La restriction calorique s’est avérée être un moyen efficace pour augmenter la durée de vie chez les rats. Selon les statistiques, les individus qui sont trop gras ou trop maigres ont une durée de vie écourtée par rapport aux individus qui ont un poids normal pour leur grandeur. Certaines expériences ont été menées sur des primates, soit les singes et les chimpanzés. Celles-ci ont démontré que les régimes hypocaloriques amènent une réduction de la résistance à l’insuline et du taux de sucre dans le sang. Le succès de la restriction calorique vient aussi du fait qu’il faut beaucoup d’énergie pour digérer et emmagasiner les calories excédentaires. Le processus lui-même crée des radicaux libres. Une réduction du nombre de radicaux libres entraîne une réduction du taux d’oxydation dans les cellules qui provoque en retour un ralentissement du processus de vieillissement. C’est ce qui a assuré la bonne santé et la prolongation de la durée de la vie notées chez les animaux soumis à une restriction calorique. 2. La diète équilibrée a une influence directe sur la production d’insuline et l’équilibre hormonal. Des découvertes récentes nous amènent à une meilleure compréhension sur la possibilité d’agir sur le vieillissement biologique par le contrôle du niveau de glucose dans le sang à travers la diète et les habitudes de vie notamment par la consommation des 3 macronutriments (hydrates de carbone complexe, protéines et lipides de type Oméga 3) dans un rapport équilibré à chacun de ses repas qui prévient l’hyperinsulinémie. Le corps fonctionne en synergie à travers ses différents systèmes et mécanismes, non seulement dans tout le système osseux et musculaire, mais aussi dans tout le système hormonal et autres neurotransmetteurs. À cause de cette interrelation, si une personne arrive à équilibrer par ses habitudes de vie une ou deux hormones majeures dans le corps, cela aide le corps à rééquilibrer les autres hormones. Une des plus importantes hormones à rééquilibrer est l’insuline. L’équilibre hormonal est la clé pour ajouter des années-santé à votre vie. Le rapport optimal que vous devez rechercher est d’environ 15 grammes de protéines pour 20 grammes de glucides et 6 à 7 grammes de bons gras par repas. D’autre part, lorsqu’une personne adopte ce type d’alimentation, elle n’a plus besoin d’autant de calories pour fonctionner parce que son régime donne à l’organisme un accès plus facile au gras corporel excédentaire et permet d’abaisser la masse de graisse. La plus importante observation est que la réduction de calories et de glucides dans la diète réduit la production d’insuline et assure un équilibre dans la production des bons et mauvais eicosanoïdes, ces superhormones qui régularisent la fonction cellulaire. Tout ceci nous confirme la puissance des aliments dans le contrôle des réactions hormonales à l’intérieur de notre corps. Cela revient à dire que chaque fois que vous mangez, vous déclenchez une cascade hormonale que, soit vous contrôlez ou soit elle vous contrôle pour les 4 à 6 heures qui suivent. 3. L’exercice modéré est également intéressant pour se garder jeune car, selon plusieurs études, une personne sédentaire risque huit fois plus qu’une personne active d’avoir un infarctus. Les chercheurs ont trouvé que pour chaque heure d’exercice, on augmente de deux heures son espérance de vie. L’exercice améliore le métabolisme du glucose, diminue la masse de graisse, augmente la masse musculaire et donne une meilleure réserve pour l’entreposage du glucose. Le Dr Gerald Reaven de l’Université de Californie, médecin en gérontologie, a étudié ce phénomène en profondeur. Il confirme par ses recherches qu’une des causes directes de la résistance à l’insuline nous vient de deux facteurs combinés associés au vieillissement, c’est à dire l’augmentation de la masse de graisse et l’inactivité. Il en conclut que le muscle est le principal réservoir du glucose. Plus la musculature est développée, plus il y a une réserve importante de glucose. |
Conclusion
Il faut nous mettre à l’évidence que la réponse à la santé n’est en réalité qu’une question d’équilibre. Celui-ci ne peut être atteint qu’en suivant des habitudes de vie qui vont la promouvoir sur une base journalière. La question à se poser est ceci : Comment vous sentez-vous ? Vous sentez vous jeune et plein de vitalité ou épuisé et brûlé ? Si vous êtes fatigué et malade, posez-vous des questions sur votre style de vie. Avez-vous une vie saine ou mangez-vous des repas déséquilibrés en sautant des repas, utilisant des stimulants tels que café, alcool et tabac régulièrement. Vivez-vous une vie stressante sans faire de l’exercice à tous les jours ?
Mais, la bonne nouvelle, dans tout ceci, est que nous pouvons avoir le contrôle sur ces différents processus de vieillissement et que la solution est souvent beaucoup plus simple que nous ne l’avions imaginé au point de départ…
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Références :
1. BLAND, Jeffrey Ph.D., Genetic nutritionning.
2. EVANS, William Ph.D, IRWIN, Rosenberg M.D., Biomarkers.
3. SEARS, Dr Barry, Le juste milieu dans votre assiette.